Moderniser le rail pour l’avenir numérique du Maroc, à l’aube de la Coupe du Monde FIFA 2030

Zineb Kamari : Révolution de l’IA en Afrique

Par Zineb Kamri, directrice régionale pour l’Afrique du Nord-Ouest chez Vertiv

Les préparatifs du Maroc pour co-organiser la Coupe du Monde FIFA 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal, stimulent des investissements massifs dans les infrastructures de transport du pays. Ces préparatifs s’inscrivent parfaitement dans la stratégie ferroviaire à long terme du Maroc, « Vision 2040 », qui vise à renforcer considérablement la connectivité ferroviaire nationale.

Avec des systèmes ferroviaires modernes de plus en plus dépendants des données en temps réel, des systèmes de contrôle et de la gestion du trafic pilotée par l’intelligence artificielle, une part essentielle de cette transformation reposera sur des infrastructures numériques fiables, robustes et économes en énergie.

Dans ce contexte d’investissements majeurs, Vertiv considère que le Maroc s’affirme comme un leader du transport en Afrique du Nord. En tant qu’entreprise, nous pouvons apporter une expertise solide en matière d’infrastructures numériques critiques pour le transport ferroviaire. Vertiv a déjà aidé certains des plus grands opérateurs ferroviaires au monde à exploiter les opportunités offertes par les avancées technologiques pour construire des réseaux ferroviaires intelligents, relever leurs défis opérationnels et protéger leurs infrastructures.

Dans cet article, nous examinons de plus près la refonte prévue des infrastructures ferroviaires marocaines et les façons dont Vertiv pourrait contribuer à cette transformation.

Accélérer la croissance économique

Comme l’a souligné la Banque africaine de développement, le Maroc a reçu des propositions d’investissement de 14 milliards de dollars pour son plan d’extension du réseau ferroviaire. L’objectif est de faire passer ce réseau à 3 800 km d’ici 2040, contre environ 2 200 km aujourd’hui.

Ce plan inclut la connexion de 43 villes par rail, contre 23 actuellement, ce qui permettrait de desservir 87 % de la population avec des services comprenant trains à grande vitesse, lignes interurbaines et tramways, contre 51 % actuellement. En réduisant considérablement les temps de trajet entre les grandes villes, les lignes à grande vitesse devraient favoriser l’intégration économique, le tourisme et la mobilité, tout en consolidant la réputation du Maroc comme leader continental du transport moderne.

La première ligne à grande vitesse (LGV) du Maroc, Al Boraq, a été inaugurée en novembre 2018. Elle relie Tanger, Kénitra, Rabat (la capitale) et Casablanca. En avril 2025, le roi Mohammed VI a lancé la construction d’une nouvelle ligne LGV Kénitra–Marrakech, une extension de 430 km reliant Rabat, Casablanca et Marrakech.

Conçue pour une vitesse de 350 km/h, cette ligne réduira le trajet Tanger–Marrakech de plus de deux heures (à environ 2 h 40). Elle reliera également Rabat directement à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca en seulement 35 minutes. Cette extension est en partie motivée par les préparatifs pour la Coupe du Monde 2030.

Au-delà de Marrakech, des projets visent à prolonger la grande vitesse vers le sud jusqu’à Agadir, un important centre économique et touristique. L’objectif est de créer un axe atlantique continu à grande vitesse de Tanger à Agadir.

Parallèlement, une seconde ligne à grande vitesse est prévue à l’est : un axe Rabat–Fès. Celui-ci viendra compléter l’axe nord-sud par un corridor est-ouest. Une fois ces projets réalisés, le Maroc possédera le plus grand réseau de LGV d’Afrique, avec plus de 1 280 km de lignes à grande vitesse, contre 320 km aujourd’hui.

Outre les projets LGV, le Maroc investit massivement dans l’expansion et la modernisation de son réseau interurbain conventionnel. L’opérateur national prévoit plus que doubler la taille du réseau d’ici 2040, passant d’environ 2 110 km actuellement à 4 410 km. En parallèle, la modernisation des infrastructures existantes est une priorité pour augmenter la fréquence des trains, réduire les goulets d’étranglement et assurer une meilleure intégration avec les nouveaux tronçons à grande vitesse.

Pour accompagner cette expansion, le Maroc renouvelle et agrandit son parc ferroviaire avec une commande massive de 168 trains de nouvelle génération auprès de fabricants en France, Espagne et Corée du Sud. Ce programme vise à améliorer la qualité du service grâce à des trains plus rapides, plus fiables et plus économes en énergie.

Le financement de ces projets est assuré par une coalition comprenant des banques multilatérales de développement, des institutions européennes, des pays partenaires et le budget national. Grâce à la diversification des sources de financement, le Maroc a mobilisé un capital inédit pour ses ambitions ferroviaires. L’accent se déplace désormais sur l’exécution.

Moderniser le rail pour l’avenir numérique du Maroc, à l’aube de la Coupe du Monde FIFA 2030

Sécuriser l’infrastructure ferroviaire : défis clés

Leader mondial en infrastructures numériques critiques, Vertiv dispose d’une solide expérience dans les solutions ferroviaires, y compris sur des projets de trains à grande vitesse en Afrique. Plusieurs défis doivent être pris en compte pour accompagner les ambitions marocaines.

Le premier défi consiste à gérer les coûts tout en améliorant la performance des infrastructures. Les opérateurs doivent rendre le système plus efficace et résilient, tout en minimisant les coûts d’exploitation et de maintenance. Une approche consiste à intégrer des technologies prêtes pour l’avenir dans les systèmes existants afin d’optimiser les performances et d’automatiser davantage les opérations.

Le second défi est la mise en place d’une infrastructure numérique intelligente, du cœur de réseau à la périphérie. Avec l’essor de la digitalisation et de l’automatisation, les opérateurs doivent gérer un large éventail d’applications : des centres de données principaux aux gares distantes et aux sites d’informatique en périphérie (edge computing). Il est crucial d’assurer une intégration fluide de toutes les applications pour déployer efficacement les nouvelles technologies, en tenant compte des besoins différents entre centres principaux et sites edge.

Enfin, la fiabilité et la sécurité restent des priorités absolues. L’accès instantané aux données est essentiel pour résoudre rapidement les incidents critiques, tout comme la sécurité des données pour préserver la communication. Des systèmes d’alimentation sans interruption (UPS) doivent être déployés sur tous les sites afin de protéger contre les coupures de courant et limiter les interruptions.

L’objectif est de tirer parti des technologies de pointe pour optimiser les performances, réduire les coûts d’exploitation et protéger la sécurité et la disponibilité du réseau ferroviaire.

Poser les bases d’un avenir numérique

La transformation ferroviaire du Maroc dépasse les seuls enjeux de la Coupe du Monde 2030 ; elle représente un investissement stratégique pour le développement national à long terme. Alors que le pays bâtit l’un des réseaux de transport les plus avancés d’Afrique, il doit également déployer des infrastructures numériques à la hauteur : sûres, efficaces et innovantes.

L’enjeu ne se limite pas à relier davantage de villes ou à accélérer les déplacements, mais bien à poser les fondations d’un système de transport intelligent, résilient et durable. Qu’il s’agisse d’intégrer les technologies de nouvelle génération, de soutenir des opérations fluides ou de renforcer la fiabilité, l’infrastructure numérique critique jouera un rôle central dans la réalisation de cette vision.

Grâce à la collaboration entre le gouvernement, les acteurs du transport et les fournisseurs technologiques, le Maroc a l’opportunité de devenir une référence en matière d’innovation ferroviaire sur le continent, en alliant ambition numérique et progrès concret pour améliorer la mobilité des générations futures.

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