Les systèmes de stockage d’énergie par batteries (BESS) peuvent-ils alimenter l’avenir du secteur minier en Afrique ?

Henry Myburgh

Par Henry Myburgh, Strategic Account Manager chez Vertiv Africa

L’industrie minière reste un pilier essentiel de l’économie dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, contribuant souvent de manière significative au produit intérieur brut (PIB). Alors que la transition énergétique mondiale s’accélère, la demande croissante en minéraux stratégiques – tels que le cobalt, le lithium et le cuivre – remet en lumière le potentiel minier de l’Afrique. Pour tirer parti de cette dynamique, plusieurs pays intensifient leurs efforts afin de moderniser et d’étendre leurs chaînes de valeur minières, en investissant dans les infrastructures, l’énergie et la technologie pour stimuler la croissance industrielle et le développement durable à long terme.

Selon AFSIC – Investing in Africa, une conférence d’investissement axée sur le continent, certains des plus grands défis auxquels les mines africaines doivent faire face concernent l’infrastructure énergétique (qualité, fiabilité et disponibilité de l’électricité). De plus, la pression croissante des réglementations environnementales et des objectifs de durabilité pousse les entreprises minières à réduire à la fois leurs coûts opérationnels et leur impact environnemental, tout en maintenant leurs niveaux de production.

C’est dans ce contexte que l’industrie minière africaine commence à explorer la viabilité des systèmes de stockage d’énergie par batteries (BESS) comme solution potentielle aux problèmes chroniques d’approvisionnement électrique.

Le rôle central du secteur minier en Afrique

Le secteur minier joue un rôle majeur dans de nombreux pays africains, dont certains disposent encore d’un potentiel largement inexploité. Un aperçu des régions de l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et australe illustre ce dynamisme :

– Afrique de l’Ouest
– Mali : Le pays connaît une hausse des investissements miniers, avec une contribution estimée à 1,2 milliard $ à l’économie au premier trimestre 2025, grâce notamment aux réformes menées depuis 2023. Deuxième producteur d’or d’Afrique et acteur émergent du lithium, le Mali attire les investisseurs mondiaux tout en développant de nouveaux projets d’exploration.

  – Ghana : L’or représente jusqu’à 36 % des exportations nationales (2021) et environ 34 % en 2023, contribuant fortement à la croissance économique et soutenant des

milliers d’emplois et d’entreprises locales. D’autres minerais comme le manganèse, la bauxite (aluminium) et les diamants génèrent également des revenus importants.

– Afrique de l’Est et centrale
  La région est riche en minéraux mais confrontée à un manque de capitaux, de technologies et à des conflits internes. La RDC, malgré des décennies de guerre civile, est devenue le deuxième producteur mondial de cuivre derrière le Chili.

 La Tanzanie a atteint une contribution minière au PIB de 10,1 % en 2024, devenant le quatrième producteur d’or d’Afrique (après l’Afrique du Sud, le Ghana et le Mali).

– Afrique australe (SADC)
  – Afrique du Sud : En 2023, le secteur minier a généré 424,6 milliards de rands, contribuant à hauteur de 6,2 % au PIB et soutenant près de 477 000 emplois formels. Le pays cherche à renforcer la participation du secteur privé dans l’énergie et les transports.

  – Zambie : Le secteur minier joue un rôle essentiel en Zambie, représentant environ 15 % du PIB, 70 % des recettes d’exportation et 44 % des revenus du gouvernement, selon une récente analyse de la Banque mondiale. Depuis 2022, plusieurs compagnies minières internationales ont annoncé de nouveaux investissements dans le pays.

La demande mondiale croissante en cuivre (essentiel aux technologies renouvelables) pourrait dépasser 30 millions de tonnes d’ici 2030, soit une croissance estimée de 70 % entre 2020 et 2050. L’Afrique, riche en cuivre, cobalt, lithium et nickel, a donc tout intérêt à résoudre ses problèmes énergétiques pour soutenir cette opportunité stratégique.

 

Les systèmes de stockage d’énergie par batteries (BESS) peuvent-ils alimenter l’avenir du secteur minier en Afrique ?

BESS : une technologie révolutionnaire pour les mines isolées

L’exploitation minière nécessite une alimentation électrique fiable et constante pour alimenter ses opérations très énergivores — les coûts d’énergie représentent jusqu’à 40 % des dépenses d’exploitation des mines africaines — et pour garantir la sécurité des travailleurs. L’investissement dans une solution d’énergie de secours est donc crucial.

Cependant, les générateurs diesel sont coûteux à exploiter et à entretenir, en plus d’être des sources importantes de pollution dans un monde de plus en plus conscient de la fragilité de la planète. Investir dans le stockage d’énergie représente donc l’avenir, à la fois sur le plan économique et environnemental.

Un système de stockage d’énergie par batteries (BESS) permet de stocker l’énergie pour une utilisation ultérieure.
Les solutions BESS de Vertiv commencent à démontrer leur efficacité dans les opérations minières isolées d’Afrique, offrant un soutien essentiel lors des fluctuations du réseau et aidant à gérer les alimentations imprévisibles ainsi que la stabilisation du réseau électrique.

Les solutions BESS de Vertiv peuvent se recharger depuis le réseau ou à partir d’autres sources locales de production d’énergie, telles que l’éolien, l’hydroélectrique, le solaire ou des générateurs. Grâce à la technologie BESS, les mines peuvent stocker l’énergie excédentaire durant les périodes de faible demande.

De grands banques de batteries sont chargées avec l’énergie disponible, puis déchargées lorsque cela est nécessaire. Cette énergie stockée peut être utilisée pour compléter l’alimentation électrique pendant les périodes de forte activité ou lors de coupures de courant — un atout précieux pour les mines situées dans des régions éloignées avec une infrastructure moins fiable.

Ainsi, une solution BESS agit comme une source d’alimentation d’urgence, soutenant les systèmes de sécurité essentiels, la ventilation et d’autres équipements indispensables pour maintenir l’activité.

Les installations BESS sont également conçues pour s’intégrer facilement avec la production d’énergie renouvelable, qu’il s’agisse de panneaux solaires ou d’éoliennes. Cela favorise des pratiques durables en réduisant la dépendance aux réseaux nationaux alimentés par le charbon ou aux générateurs diesel coûteux et polluants. En parallèle, la diminution de l’usage du diesel et des coûts de maintenance entraîne des économies significatives.

En répondant aux problèmes d’alimentation électrique instable, d’incohérences du réseau, de distorsions harmoniques, de coûts élevés, de pressions environnementales et de défis d’infrastructure propres à l’industrie minière, les solutions BESS de Vertiv pourraient bien être un véritable « game changer », transformant le paysage énergétique de l’Afrique.

Vertiv au C&I Energy & Storage Summit Zambia 2025

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